4WEFA 2018-2019: « Plus sainte la vie ».

La sainteté c’est une somme de petits pas, de toutes petites victoires.

Fr. David, tu fais partie de la Pastorale Jeunes et Vocations, Cammino. Le programme 2018-2019 s’intitule : « Plus sainte la vie ». Pourquoi ? La sainteté, ce n’est pas un sujet très facile ! Une année pour prier les saints ?

Fr. David : Pas tout à fait… mais plutôt 4 Week-ends avec François d’Assise (WEFA) pour découvrir la sainteté que Dieu veut te donner à toi, pas celle des d’autres. A toi personnellement. Avec d’autres frères, nous cherchions un thème pour colorer notre proposition d’année Cammino et lui donner un fil rouge. C’était juste au moment de la sortie de l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate.  Et nous avons été frappés par la richesse de ce document du Pape François et notre thème était tout trouvé! La sainteté n’est pas réservée à une petite élite, mais elle est pour tous. Dans mon ministère auprès d’aumôneries de lycées et de collèges, je me rends compte qu’accompagner les jeunes, c’est bien les orienter vers la sainteté, parce que c’est nourrir le lien personnel qu’ils ont avec Dieu qui change leur vie. On insiste sans doute plus sur la vocation, le bonheur… Je me souviens du titre d’un livre de Stan Rougier : « accroche ta vie à une étoile ». Pour nos religieux, comme pour tout chrétien d’ailleurs, notre étoile polaire, c’est la sainteté, c’est-à-dire vivre de la vie de Dieu. La sainteté sera aussi l’étoile polaire du prochain synode pour les jeunes que le Pape a invité à Rome en octobre 2018.

Une étoile polaire, une direction, c’est bien. Mais souvent ce qui fait peur, c’est le premier pas. Je sais où je veux aller, mais par où commencer ?

Fr. David : C’est bien ce que nous aimerions faire sentir cette année : ce premier pas n’est pas si difficile. La sainteté, comme tout choix de vie ne se résume pas à un grand événement, une grande conversion, un grand pas un peu extraordinaire. Au contraire, c’est une somme de petits pas, de toutes petites victoires… qui un jour produisent de grandes choses. Avoir une direction nous permet de savoir où on va. Et puis, il y a la vie concrète, les contraintes professionnelles, les difficultés relationnelles, le temps qui court souvent trop vite, notre propre caractère qui n’est pas si facilement réformable… Si nous ne prenons pas cela en compte, nous risquons d’avoir de beaux rêves, mais de nous décourager très vite devant la lenteur de nos progrès, voire nos reculs. Mais la sainteté ce n’est pas être parfait comme nous rêvons de l’être. La sainteté, c’est à partir de notre point de départ, de notre réalité telle qu’elle est, nous tourner vers Dieu. Quand les pèlerins partaient pour Saint Jacques de Compostelle, leur point de départ était, et est toujours, le pas de leur porte : ça commence ici et maintenant. Ta sainteté, elle commence dans ta vie telle qu’elle est. J’ai beaucoup aimé cette métaphore du Pape François : « Ne pas aller à la messe à cause des hypocrites, c’est comme ne pas faire de sport à cause des gros ! » C’est un peu cash, mais l’image est frappante. Elle nous dit que le premier pas nous appartient.

Et concrètement ?

Fr. David : et bien concrètement, nous avons choisi quatre thèmes importants de Gaudete et exsultate qui étaient pour nous, franciscains, particulièrement importants: la joie, la conversion, les plus pauvres, le discernement. Et chacun des quatre week-ends est construit pour approfondir ces thèmes, en fonction des frères et des lieux où se déroulera le week-end. Pour nous, à Brive par exemple, le lieu des grottes de saint Antoine est très propice à la prière, à l’intériorité. Nous avons donc choisi de proposer un week-end autour de la phrase: « Marcher en union avec Dieu, en reconnaissant son amour constant dans nos vies » pour creuser ensemble notre désir de conversion, de « marcher humblement avec notre Dieu » comme le dit le livre de Michée. Le WEFA de Toulouse approfondira le lien avec les plus pauvres grâce à la présence du fr. Jean-Louis qui vit avec des personnes de la rue depuis plusieurs année; à Paris, le frère Michel nous fera partager la joie qui l’habite ; à Bonne Fontaine, Mgr Grallet, évêque émérite de Strasbourg, nous proposera à partir de son expérience d’évêque et d’aumônier de jeunes, une réflexion sur le discernement, sur la mission qui est toujours mission en Église. Chaque lieu selon sa grâce. Chaque frère selon sa grâce. Et ainsi chacun découvrira son chemin personnel.

Tu parles de WEFA. Peux-tu nous rappeler ce que c’est ?

Un WEFA c’est un « Week-End avec François d’Assise ». C’est un parcours de découverte de la vie franciscaine en France construit autour de quatre week-ends sur l’année dans une des fraternités de notre Province. Tous les WEFA commencent le vendredi soir  et se terminent le dimanche en milieu d’après-midi. La proposition globale se déroule sur les quatre week-ends, mais on peut aussi tout à fait ne vivre qu’un des week-ends, ou deux… chacun selon ses possibilités, les distances. On retrouve dans les week-ends les mêmes éléments incontournables: ils sont toujours animés par une fraternité franciscaine et les frères qui la composent; bien sur toujours la prière de l’office et d’adoration pour ancrer notre vie là où elle prend source;  toujours une expérience de la vie fraternelle; toujours un temps pour se ressourcer; toujours la possibilité d’être accompagné. Et en même temps, chaque communauté adapte en fonction de sa réalité ce qui permet aussi d’entrer dans la diversité des visages qui forment notre fraternité.

Merci, Fr. David. Belle et sainte année alors…

Retrouvez l’ensemble des 4WEFA, « Plus sainte la vie » avec les détails pratiques.

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