Car, avouons-le, le fait que François soit un saint très populaire ne signifie pas forcément que nous l’ayons compris! Nous aimons François et nous nous émerveillons de son exemple quand il prend un petit agneau tout mignon dans ses bras, quand il apprivoise un loup qui devient comme un petit toutou sympathique et inoffensif, quand il prêche aux oiseaux qui chantent à tue-tête dans le ciel bleu! Si le monde de François n’était qu’une racine moyenâgeuse de Bambi, des documentaires animaliers ou du « Summer of Love », il n’aurait rien à nous dire! Son exemple a-t-il réellement et concrètement changer nos vies? Empruntons-nous, à sa suite, le chemin de désappropriation, de pauvreté, de fidélité à l’Évangile qui l’a conduit à recevoir dans sa chair les marques de la croix, à être le premier stigmatisé? Louer pour le Soleil, la lune et les étoiles, passe encore. Mais pouvons-nous mettre en vérité sur nos lèvres et dans nos cœurs sa louange pour « sœur la mort corporelle à qui nul homme vivant ne peut échapper? »
C’est pourtant à ces conséquences ultimes que nous convoque la conversion écologique. Elle n’est pas simplement le versant spirituel de la gestion d’une transition visant à sauver ce qui doit l’être et peut l’être. Quand bien même il n’y aurait pas de crise écologique, l’exigence d’un retournement pour accueillir le Royaume resterait nécessaire. Laudato Si’ est la boussole pour vivre, en disciples du Christ, le temps qui nous est donné à vivre.